Questions et réponses
Un conflit est le résultat d’un désaccord entre deux personnes. Dans ce genre de situation, il est normal de ressentir de la colère et de la frustration. Il peut arriver que, dans l’argumentation, le ton monte, que des mots soient dits ou des gestes soient posés avec agressivité. Cela dit, lors d’un conflit, les membres du couple ont la liberté de s’exprimer, d’agir et de négocier : la relation est égalitaire. Dans ce sens, ils ne sont pas envahis par la peur. Aussi, les deux peuvent vouloir gagner leur point, mais pas à tout prix et l’un des membres du couple ou les deux n’essaient pas d’écraser ou de contrôler l’autre. Par contre, chez certains couples, les conflits, s’ils sont mal gérés, peuvent devenir de plus en plus fréquents ou dégénérer et basculer dans la violence.
Dans les situations de violence, les comportements d’un ou des deux membres du couple visent à imposer à l’autre ses règles, ses besoins, ses désirs et ses croyances, par exemple, par du dénigrement, des insultes, des menaces, des coups, etc. Autrement dit, la discussion et l’écoute ne sont pas possibles : la relation est inégalitaire. La violence n’est pas une perte de contrôle de soi, mais plutôt une prise de pouvoir sur l’autre à tout prix. Précisons que la violence n’est jamais justifiable même si la personne agresseure tente de justifier ses comportements et d’en remettre la responsabilité à l’autre. La violence entraîne de graves conséquences pour toutes les personnes impliquées, dont les enfants qui y sont exposés. Soulignons également que, dans la violence, la personne ne tient plus compte de l’autre et de l’effet que ses comportements peuvent occasionner. Chez plusieurs couples où il y a de la violence conjugale, un cycle s’installe. En effet, les situations de violence peuvent se répéter et évoluer (en intensité et en gravité).
Prendre conscience de la dynamique dans son couple permet de se voir aller et de briser le cycle infernal de la violence.
La colère est une émotion au même titre que la joie, la tristesse ou la peur. Il est normal de la ressentir quand, par exemple, vous vivez de l’injustice, qu’une de vos attentes n’est pas répondue ou encore quand vous vivez une situation insatisfaisante. Il est important d’être à l’écoute de votre colère, car elle peut vous signaler que quelque chose ne va pas. La colère n’est pas problématique en soi : tout dépend de la façon dont vous l’exprimez et de l’effet qu’elle a sur votre famille et sur vous-même. Par exemple, l’expression de la colère en agressant l’autre est inacceptable.
- Comment j’exprime ma colère?
- Quel est l’effet de ma colère sur ma famille et sur moi-même?
- À quel moment ma colère peut-elle devenir de la violence?
La violence conjugale et familiale occasionnent de nombreuses conséquences, dont les suivantes :
- Impacts physiques et sexuels : blessures; traumatismes physiques; troubles de digestion, de concentration, de sommeil; fausses couches; troubles gynécologiques; etc.
La violence physique peut mener à la mort de la personne victime. - Impacts psychologiques : dépression, idées suicidaires, état de stress post-traumatique, abus de substances, faible estime de soi, sentiment de honte et de culpabilité, etc.
L’enfant exposé à la violence conjugale peut «assister à des scènes de violence conjugale; entendre des éclats de voix et des cris; voir des marques de coups portés; percevoir la détresse du parent agressé et vivre dans un climat cyclique de tension, de friction et de peur» (Créer pour grandir en confiance, 2008, p. 52).
Sentir qu’on doit choisir entre ses deux parents
« Mon parent, c’est mon héros, mais je lui en veux tellement quand il frappe et crie. Pourquoi mon parent se laisse-t-il faire et n’agit-il pas pour que ça arrête? »
Vivre de la crainte et de la terreur
« Je me bouche les oreilles, je tremble, j’ai peur. Comment ça va finir? Va-t-on s’en prendre à moi? »
Reproduire des comportements violents
« Hier, j’ai poussé Lee dans la cour d’école. Ça bouillait en dedans et je ne savais pas quoi faire d’autre. »
Se sentir seul(e) dans le secret
« Je veux que les coups et les cris s’arrêtent à la maison. Je voudrais en parler, mais je ne veux pas nuire à mes parents. »
L’enfant exposé à la violence conjugale subit aussi les impacts suivants : anxiété, tristesse, faible estime de soi, faibles habiletés sociales et de communication, difficultés scolaires, problèmes de comportement, hyperactivité, difficulté de concentration, etc.